hannibal meriadec et les larmes d odin t4 couv

A la fois pirate et sorcier, Hannibal Meriadec écume les mers aux commandes de son navire, le McLir. Son statut atypique l’entraine souvent à vivre des aventures extraordinaires, qui l’éloigne des simples actes de flibuste. Des histoires qui nous sont contées par Jean-Luc Istin, scénariste des deux séries dont il est le héros : Le sang du dragon, une série terminée et Hannibal Meriadec et les larmes d’Odin, qui se pose comme une préquelle.

Dans Hannibal Meriadec et les larmes d’Odin, ce pirate à la personnalité complexe et au profil bien dessiné, parcoure le monde à la recherche d’un artefact lui permettant de redonner vie à son amour, la belle Selina, qui ne survit artificiellement que grâce à la magie. Mais sa quête est semée d’embuches redoutables. Les autorités royales, certes, qui cherchent toujours à mettre hors de d’état de nuire le capitaine du McLir, mais aussi un trio de sœurs sorcières : l’Ordre des Cendres (qui évoque un peu Les trois mères de Dario Argento). Dans le tome 4, intitulé Alamendez, chasseur et cannibale, Hannibal Meriadec se rapproche de son but, et obtient l’assistance d’une vieille connaissance à la réputation peu flatteuse.

Depuis l’entame de la série, le scénario d’Hannibal Meriadec et les larmes d’Odin brille par une intrigue riche en rebondissements, un aspect dramatique poussé, des personnages de caractère et un récit qui enchaîne dans un bon rythme séquences d’action et exploits héroïque. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle. On peut même dire qu’il va encore plus loin dans le domaine du spectaculaire et de la démesure, Jean-Luc Istin exploitant brillamment tous les éléments composant la base de l’œuvre ; du fantastique à tendance horrifique (riche en éléments appartenant aux mythologies celtiques et nordiques), l’exploration d’îles perdues peuplées de créatures monstrueuses et, bien entendu, un bon nombre de combats entre sabres d’abordage et rapières. Le nouveau venu, l’inquiétant Alamendez, enrichit encore plus une galerie de personnages déjà très riche. Bref, Jean-Luc Istin fait preuve à la fois d’une grande inventivité et d’une belle maîtrise du suspense.

Aux dessins, Stephane Crety fait dans la continuité par rapport aux précédents albums (déjà superbes), avec de superbes graphismes qui appuient les aspects spectaculaires du récit. La mise en cases est bien pensée (la lecture est très fluide), les choix de cadre pertinents (beaucoup de gros plans sur les visages des personnages qui leur donnent encore plus de matière) et le tout est doté d’une bonne gestion dynamique. Quand c’est nécessaire, le dessinateur n’hésite pas à faire dans le monumental, comme les dernières planches, absolument magnifiques. Seul petit bémol, une volonté d’assombrir le récit qui se traduit par un encrage parfois trop obscur.

Passionnant récit d’aventures fantastiques, Hannibal Meriadec et les larmes d’Odin se poursuit dans l’excellence, à la fois par la richesse de son intrigue et son aspect graphique. Une série qui, pour le coup, dépasse en qualité Le Sang du dragon, la série principale dont il en est la préquelle.

Ma côte: 4,5/5

Hannibal Meriadec et les larmes d’Odin, tome 4, Alamendez, chasseur et cannibale

Scénario de Jean-Luc Istin

Dessins de Stephane Créty

Couleurs de Sandrine Cordurié

Paru aux éditions Soleil (avril 2014)

meriadec t4