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La fille de l’air marque les débuts d’aventure de Laure Chevalier, alias lady Spitfire. Une jeune française de caractère, qui s’est vue communiquer la passion des avions par un père pilote, et qui se retrouve à servir dans la Royal Air Force sous une fausse identité. Celle d’un homme. Premier tome d’une série d’albums réalisée par Maza et Latour (avec en prime les superbes couvertures de Manchu), La fille de l’air rend d’abord hommage aux corps féminins de l’aviation britannique, dont aucun membre n’a historiquement porté les ailes de la RAF, mais qui comptaient parmi eux de sacrés pilotes (comme la pionnière de l’aviation Amy Johnson, morte en mission en 1941, ou Diana Barnato Walker, qui sera la première femme à franchir le mur du son). En effet, chez les britanniques, les femmes pilotes (qui n’étaient pas si rares qu’on pourrait le croire) n’avaient pas le droit de combattre et étaient intégrés à l’ATA (Air Transport Auxiliary), un corps qui était principalement chargé des livraisons d’avions sortant des ateliers d’entretien et des usines de fabrication sur les bases de la RAF. Après un court background qui nous conte la jeunesse de Laure, le scénariste part de ce fait historique pour construire une fiction qui voit une représentante du sexe dit « faible » se retrouver, via un concourt de circonstances (un peu capillotracté, force est de le dire), membre de l’escadron de chasse 1B, qui compte parmi les plus réputées de la Royal Air Force. En place et lieu de longues et monotones missions de transport, Laure, personnage construit sans excès et plutôt sympathique, se retrouve engagé dans de violents dogfights où elle dévoile toute son habileté et son courage…

Au dessin, comme dans Wunderwaffen, Maza nous offre un travail efficace et d’une grande fluidité. Si de nombreuses scènes se déroulent sur le plancher des vaches, avec les inévitables clichés sur le quotidien des pilotes (cela ne sombre jamais dans le ridicule mais force est d’avouer que, tout comme le thème de la femme dissimulée au milieu des hommes, cela manque d’originalité), le principal intérêt de ce type de bande dessinée se retrouve dans les combats aériens. Ici, le dessinateur prend son temps, évite les montages hystériques et fait dans le pur classicisme qui nous ramène à l’époque de Buck Danny. Un aspect retro qui a l’avantage de rendre les mortels balais aériens très lisibles et qui nous permet d’admirer la précision de Maza dans la reconstitution, avec notamment des avions qui pourraient servir de guide pour les amateurs de modélisme. Un choix de fluidité narrative qui rend la lecture de cet album vraiment agréable, à défaut d’être passionnante.

Ma côte: 3,5/5

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Lady Spitfire, tome 1 – La fille de l’air
Une bande dessinée de Sébastien Latour et Maza
Couverture de Manchu
Couleurs de Pierre Schelle
Editions Delcourt – collection Série B
Octobre 2012