L’escadrille 1B se remet lentement du décès dramatique de leur leader Julian Hunt quand une mauvaise nouvelle venue de Londres abat encore un peu plus le moral des pilotes : l’état-major de la RAF envisage de dissoudre l’escadron de Brighton pour verser les hommes dans celui de Tangmere. La seule solution pour éviter cette dissolution serait d’impressionner le Central Air Command par une action d’éclat… comme éliminer Der Henker, le bourreau, un as allemand qui, aux commandes de son Messerschmitt Bf 109 E, sème depuis peu la terreur dans le ciel anglais. La situation est d’autant critique pour Laure car, si l’escadron venait à être dispersé, elle aurait le plus grand mal à cacher son identité. Un problème qui s’ajoute aux rapports difficiles qu’elle entretient avec Spirit, le pilote le plus capé de l’escadron 1B…
Après un décollage (un peu trop) en douceur, Sébastien Latour passe ici la surmultipliée avec une nouvelle intrigue qui évoque les grands duels aériens de la Première Guerre Mondiale, replacés dans un environnement nettement plus létal et tumultueux : le ciel de la Bataille d’Angleterre. Dans ce tome 2, le scénariste concentre l’histoire sur ses éléments guerriers et si l’on peut un peu s’amuser d’un élément déclencheur assez peu crédible (un état-major qui joue la carte de l’exploit individuel, pour un résultat allant à l’encontre de leur stratégie), force est d’admettre que le résultat est efficace. Du moins dans le domaine de l’action, qui compose la majeure partie de l’album. Pour ce qui est des scènes se déroulant sur le plancher des vaches, c’est un peu moins convaincant – un peu trop convenu – même si les personnages gagnent en sympathie et que la neutralité de ton de Sébastien Latour, dans le domaine des rapports humains, est la bienvenue (avec Laure, il évite notamment de tomber dans les excès « féministes », mais réussit à en faire tout de même une individualité à part).
Pour ce qui des dessins, si l’on peut reprocher aux style de Maza de manquer quelque peu de « chaleur » dans le traitement des scènes intimistes, on peut également dire que, dés que l’histoire bascule dans l’action, le dessinateur fait des merveilles. Franchement, je suis fan. Les scènes de combat aérien sont magnifiques, à la fois riches en détails, dotées d’un grand dynamisme et excellemment lisibles (notamment grâce au choix d’un découpage en gaufrier des plus classiques). Maza affirme une nouvelle fois qu’il est un grand spécialiste du genre, tout comme Manchu, qui nous offre un nouvelle et magnifique couverture.
Ma côte : 3,5/5
Lady Spitifire, tome 2 : Der Henker
Scénario de Sébastien Latour
Dessins de Maza
Couleurs de Pierre Schelle
Couverture de Manchu
Paru aux éditions Delcourt, collection Série B
Octobre 2012