Infanterie Prussienne avançant à Leuthen
Infanterie Prussienne avançant à Leuthen

En 1748, suite au traité d’Aix-la-Chapelle, la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) s’achève sur un goût d’inachevé, surtout du point de vue Autrichien, avec la perte de la Silésie au profit de la Prusse. Cependant, grâce à l’habileté du chancelier Kaunitz et la complaisance de la marquise de Pompadour, l’impératrice Marie Thérèse trouve un précieux allié : la France, son ‘’ex’’ ennemi héréditaire. Non sans être influencé par son entourage, Louis XV s’inquiète en effet de la montée en puissance de la Prusse, qui crée un fort déséquilibre européen, et il arrive à faire rejoindre à son point de vue à la Russie, la Suède et les Etats Allemands, dont la Saxe. Frédéric de Prusse, de son coté, peut toujours compter sur l’appui de l’Angleterre, sa fidèle alliée.

Les hostilités s’ouvrent lorsque la Grande-Bretagne, sans déclaration de guerre préalable, capture des transports de troupes et des navires, tous bâtant pavillon français. En conséquence, le 1ier mai 1756, les alliés signent le traité de Versailles et entrent en guerre contre la Prusse et le royaume britannique. Frédéric n’attend pas que les armées ennemies se regroupent, il attaque et bat les Autrichiens, en route pour faire jonction avec les Saxons, à Lobosice en 1756, puis devant Prague en 1757. Mais contrairement aux guerres précédentes, les Prussiens n’arrivent pas à faire définitivement la différence et ils ne parviennent pas à s’emparer de la ville malgré un mois de siège. Ils doivent alors affronter l’armée de renfort du général Daun à Kolin, le 18 juin 1757, et, contre toute attente, Frédéric est battu et perd 14 000 hommes. Une mauvaise nouvelle s’ajoutant alors à une autre, il ne peut pas compter sur ses alliés, car les Anglo-Hanovriens ont été battu par les Français qui ont envahi le Hanovre.

Situation politique mondiale durant la Guerre de Sept Ans
Situation politique mondiale durant la Guerre de Sept Ans

Frédéric le Grand se retrouve rapidement plongé dans les pires difficultés. Les Autrichiens entrent en Silésie, alors que la Prusse est envahie par des armées Suédoises et Russes. En Silésie et en Prusse, les combats font rage, le roi se défendant avec l’énergie du désespoir. Il parvient à redresser partiellement la situation lorsqu’il bat le 5 novembre les Austro-Français de Soubise à Rossbach et, le 5 décembre 1757, les Autrichiens à Vratislav, en Silésie. Cependant, il ne parvient pas à retourner les choses à son avantage car sa contre-attaque est arrêtée l’année suivante par Daun à Olomouc, en Moravie.

En 1759, le front ouest s’équilibre avec la victoire du duc de Brunswick sur les Français de Contadès à Minden, mais, à l’Est, la situation devient critique pour Frédéric quand il est écrasé par les Austro-Russes à Kunersdorf, sa plus cuisante défaite. Son armée y est quasiment annihilée (il y perd plus de 15,000 hommes et 172 canons !). Les Alliés entrent dans Berlin. Heureusement pour lui, suite à des querelles intestines, la Coalition ne poursuit pas son effort et elle laisse le roi de Prusse respirer. Il gagne un sursit en battant les Autrichiens à Torgau en 1760, mais l’année suivante, le nouveau gouvernement Anglais cesse de lui verser des subsides (la Grande-Bretagne a consacré beaucoup d’efforts et d’argent à la chute du Canada français et les finances sont au plus mal) et les attaques reprennent de toute part. Le roi de Prusse, à ce moment, pense même au suicide. Soudain, un miracle se produit.
En effet, en décembre 1761, la tsarine Elisabeth décède et le trône revient à Pierre III, un demi-fou germanophile admirateur de Frédéric II. Le nouveau tsar retire alors la Russie du conflit alors que l’allié Français doit se concentrer sur son combat (qu’il perdra) contre les Anglais dans les colonies.

Le roi de Prusse se tourne alors vers ses derniers adversaires en lice, les Habsbourgeois, et fait un dernier effort en lançant ses forces épuisées sur la Bohème. A la grande surprise de tous les dirigeants européens, il bat les Autrichiens de Daun à Berkesdorf. Une ultime victoire, inespérée, qui contraint les Coalisés à la négociation le 15 février 1763, car dans les faits tout le monde veut la paix. La Prusse gagne définitivement la Silésie mais elle en a payé le prix fort ; son pays est ravagé et ruiné, sa population exsangue, et elle ne pourra plus intervenir dans la politique Européenne avant fort longtemps.