Eric Schmitt & Nicolas Lamberti (Anspessade 1997-2014)
L’évolution de la Russie et de son armée durant la période qui court de la mort de Pierre 1er le Grand à la fin de la guerre de Sept Ans est assez chaotique et pleine de rebondissements. Voici donc, avant d’aborder l’article qui fait suite à L’armée russe à la mort de Pierre 1er le Grand, afin de mieux en appréhender le déroulement, la chronologie de la période. Outre les dates importantes pour la Russie, elle donne les principaux points de repère chronologiques qui marquent les cours des guerres de Succession d’Autriche, de Succession de Pologne et de Sept Ans, eu égard notamment à l’importance des événements qui affectent l’allié autrichien ou l’adversaire prussien.
1725 : Décès de Pierre 1er le Grand. Accession au trône de son épouse Catherine.
1726 : Signature d’un traité d’alliance avec l’empire Autrichien, qui désigne l’empire Ottoman comme adversaire commun.
1727 : Mort de Catherine 1ère. Sacre de Pierre II, petit-fils de Pierre 1er. Agé seulement de 12 ans, il laisse le pouvoir à la famille Dolgorouki. L’ ex-favori de Pierre 1er et chef du gouvernement de la tsarine défunte, Menchikov, est exilé.
1728 : création du corps des ingénieurs.
1729 : Le maréchal Münnich, un Allemand, devient Maître Général de l’Ordonnance après avoir été directeur des Fortifications.
1730 : Mort de Pierre II de la variole. S’éteint alors la branche masculine de Romanov. Anne Ivanovna, nièce de Pierre 1er le Grand, lui succède sous le titre d’Anne 1ère de Russie. Elle crée la Commission Militaire ainsi que le régiment de la garde Ismailovski.
1731 : Münnich est nommé président de la Commission Militaire. Il crée l’Académie Militaire et introduit les premiers régiments de cuirassiers.
1732 : Münnich est nommé président du Collège de la Guerre.
1733 : Mort d’Auguste II, roi de Pologne, le 1er février. Son fils, Auguste III, électeur de Saxe, ambitionne de monter sur le trône, soutenu par la Russie et l’Autriche. Mais la France, appuyée par l’Espagne et le Piemont, impose Stanislas Leczinski, duc de Lorraine et beau-père de Louis XV. Début de la guerre de Succession de Pologne.
1734 : Les provinces de la région de la mer Caspienne retournent à la Perse. La Russie annexe définitivement l’Ukraine. Le 22 février, Münnich et de Lacy installent le siège devant Dantzig, où s’est réfugié Stanislas 1er. Le 9 juillet, la ville ouvre ses portes après la fuite de Stanislas.
Les Espagnols battent les Autrichiens à Bitonto, en Italie du Sud (25 mai). Le 2 juin, une armée française de 70,000 hommes met le siège devant Philippsbourg, tenu par les Autrichiens. Malgré la mort au combat du maréchal de Berwick, chef de l’armée, et l’arrivée de l’armée de secours du prince Eugène, une brèche est faite et la ville tombe le 18 juillet. Une armée franco-piémontaise, commandée par de Broglie bat les Autrichiens à San Pietro, près de Parme (29 juin) puis à Guastalla, au bord du Pô (19 septembre).
1735 : La guerre éclate entre l’empire Ottoman et la Russie, rejointe par l’empire Autrichien.
Stanislas renonce au trône de Pologne. Traité de Vienne. Fin de la guerre de Succession de Pologne.
1736 : Toute l’administration militaire est regroupée sous l’autorité du Collège de la Guerre. Les forteresses turques d’Azov et de Perkop tombent aux mains des Russes.
1737 : Offensive ottomane. Siège d’Azov, qui est défendue avec succès par les Russes. Le général Lacy mène une campagne dans le khanat de Crimée, et s’empare de la ville d’Ochakov, dans l’estuaire du Bug.
1738 : Campagne de Münnich en Ukraine. La ville d’Ochakov est rasée avant d’être abandonnée.
1739 : Campagne victorieuse de Münnich en Moldavie et en Pologne. L’empire d’Autriche signe une paix séparée avec l’empire Ottoman (traité de Belgrade). A la fin de l’année, Russes et Ottomans signent la convention de Nyssa (Cappadoce) ; Crimée et Moldavie retournent sous l’autorité de la Sublime Porte. Les Russes se voient autorisés la construction d’un port à Azov.
1740 : Le 28 octobre, mort de la tsarine Anne 1ère. C’est son petit-neveu, Ivan VI, âgé seulement de quelques mois, qui monte sur le trône. La régence est confiée à Ernst Johann von Biron, favori d’Anne 1ère, puis à sa mère Anna Léopoldovna le 9 novembre.
Etranger : Frédéric II monte sur le trône de Prusse et Marie-Thérèse sur les trônes d’Autriche et de Hongrie. Très contestée par les Electeurs, elle espère cependant imposer son mari François de Lorraine lors de l’élection pour le titre d’empereur. Le 16 décembre éclate la Guerre de Succession d’Autriche entre deux coalitions dirigées d’un côté par l’Autriche, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies et de l’autre par la Prusse, la France et l’Espagne. Frédéric II envahit la Silésie.
1741 : A la cour de Russie, les luttes d’influence ont libre cours jusqu’à la prise de pouvoir d’Elisabeth Petrovna, fille de Pierre 1er, par un coup d’état militaire. Ivan VI et sa mère son incarcérés, Münnich est arrêté, jugé et condamné à mort. Le parti antiallemand met un terme (provisoire ?) à la germanisation de l’armée.
Etranger : dans le même temps, Frédéric II défait les Autrichien à Mollwitz. Les Français, commandés par Maurice de Saxe, entrent dans Prague.
Début de la guerre Russo-suédoise : la Russie envahit la Finlande avec comme intention (proclamée) d’en faire un état indépendant.
1742 : Sur l’ordre d’Elizabeth 1ère, l’exécution de Münnich est annulée. Il est exilé. En Finlande, le maréchal Lacy bat les Suédois et entre dans Helsinki.
Frédéric II bat les Autrichiens à Chotusitz. L’Autriche demande un armistice à la Prusse.
1743 : le Suédois sont chassés de Finlande.
A Dettingen, en Bavière, les Coalisés (Britanniques, Hanovriens et Autrichiens) battent une armée française commandée par de Noailles (27 juin).
Traité d’Abo le 6 aout, la Russie annexe la Finlande méridionale.
1744 : Deuxième guerre de Silésie entre l’Autriche et la Prusse. Frédéric II capture Prague au printemps mais doit l’abandonner peu après. En mars, Louis XV déclare officiellement la guerre à la Grande-Bretagne et à l’Autriche.
1745 : Le ministre des Affaires Etrangères, le comte Bestouchev-Ryumin, sensibilise la tsarine Elisabeth 1ère sur le danger que peut représenter les ambitions Prussiennes.
A Fontenoy (11 mai), Maurice de Saxe bat une coalition composée d’Autrichiens, de Hollandais, d’Anglais et d’Hanovriens. Forts de cette victoire, les Français envahissent les Pays-Bas Autrichiens. L’armée Impériale entre en Silésie. Elle est battue à Hohenfriedberg (le 4 juin) par Frédéric II, qui entre en Bohème et défait de nouveau les Impériaux à Sohr (le 30 septembre). A Hennersdorf, en Silésie, un contingent Prussien bat les Saxons, alliés de l’Autriche (le 23 novembre). Frédéric envahit la Saxe et écrase la victoire une armée Austro-saxonne à Kesseldorf (12 décembre) en faisant charger de front les canons ennemis par son infanterie. Le même jour, la Saxe demande la paix. L’Autriche ne tarde pas à suivre et signe une paix séparée, abandonnant la Silésie à la Prusse.
1746 : La Russie signe un traité d’alliance défensive avec l’Autriche.
Les Français, commandé par Maurice de Saxe, battent les Coalisés de Charle-Alexandre de Lorraine à Rocourt, près de Liège (11 octobre).
1747 : La Russie rejoint la coalition austro-hanovrienne avec un modeste contingent de 37,000 hommes dirigés par le prince Vassili Anikititch Repnine.
Nouvelle victoire de Maurice de Saxe à Lauffeld, près de Maastricht (2 juillet). Les Français menacent Bergen-op-Zoom et Maastricht.
1748 : Chute de Maastricht et traité d’Aix-la-Chapelle – auquel participent Repnine – qui met fin à la guerre de Succession d’Autriche. Fin de l’expédition Russe qui rentre au pays. Repnine meurt sur le chemin du retour.
1753 : L’alliance Austro-Russe est renforcée par un pacte de soutien militaire mutuel.
1755 : La Commission Militaire procède à une totale réorganisation et à un renforcement de l’armée. Intégration de nouvelles unités, création de nouvelles implantations, mise en place d’une nouvelle organisation et d’innovations tactiques. Une armée de 120,000 hommes est stationnée en Livonie et en Ingrie. Désignation d’un comité de réorganisation de la Cavalerie qui commence ses travaux (ils ne seront pas achevés au début de la guerre de Sept Ans).
1756 : Faisant suite aux réformes militaires, création d’une banque destinée à financer l’armée. Création de quatre régiments de grenadiers, ainsi que du Corps d’Observation de la Baltique. Ivan Shuvalov, amant de l’impératrice, est nommé Maître de l’Ordonnance. Mise en place de réformes concernant la logistique.
Une nouvelle alliance réunit la Prusse, la Grande-Bretagne et le Hanovre. En réaction, la France se rapproche de son ennemi héréditaire, l’Autriche, qui n’a pas digéré la perte de la Silésie. En mai 1756, après une victoire navale sur les Britanniques de l’amiral John Byng, les Français s’emparent de la base méditerranéenne de Minorque.
La Russie, de par ses engagements avec l’Autriche, mobilise ses troupes mais ne déclare pas la guerre à la Prusse.
Frédéric II pénètre en Saxe au mois d’aout. Début de la guerre de Sept Ans. L’Autriche, alliée de la Saxe, déclare la guerre à la Prusse. Dresde est abandonnée par les Saxons le 9 septembre. Les Autrichiens entrent en Silésie mais sont battus à Lobositz (1er octobre) et ne peuvent aider leur allié Saxon. Encerclés, les Saxons capitulent à Pirna le 14 octobre. 18,000 Saxons sont incorporés de force dans l’armée Prussienne (ces troupes ne seront jamais fiables, et changeront même de camps lors de la bataille de Prague le 6 mai 1757). La Suède, inquiète pour ses possessions en Poméranie, rejoint la coalition contre la Prusse. Les Français de Soubise pénètrent en Hanovre.

1757 : La Russie entre en guerre le 11 janvier et participe à des plans d’opérations conjoints avec l’Autriche. Une campagne de Printemps est préparée mais l’armée de Livonie ne bougera qu’en juillet.
En avril, Frédéric II entre en Bohème. Les Impériaux sont battus devant Prague le 6 mai et les Prussiens installent le siège de la ville. Le 18 mai, la Grande-Bretagne déclare la guerre à la France. Le 18 juin, Frédéric II est écrasé à Kolin par les Autrichien de von Daun et est contraint de lever le siège, l’armée prussienne en retraite quitte la Bohème. Le 27 juillet, les Français du maréchal d’Estrées battent les Hanovriens à Hastenbeck. Capitulation du Hanovre. Au Canada, les français de Montcalm prennent le fort William Henry.
En aout, après avoir traversé la Pologne, Stephan Fiodorovitch Apraxine entre en Prusse Orientale avec 72,000 hommes et un fort train d’artillerie. Le Prussien von Lehwaldt ne peut lui opposer que 25,000 hommes et est battu à Gross-Jägersdorf (30 aout). En septembre, Apraxine est proche de Königsberg, capitale de la Prusse Orientale, quand il ordonne un repli. Aujourd’hui, on ne connait toujours pas les raisons de cette décision.
En Saxe, les Français se font étriller par Frédéric II à Rosbach (5 novembre). Les Prussiens perdent moins de 200 hommes, contre 3,000 chez les Français (plus 5,000 prisonniers). Frédéric II marche alors vers Breslau, en Silésie, qui vient d’être investie par les Autrichiens de Charles de Lorraine et de von Daun. Malgré une nette infériorité numérique, il bat ces derniers à Leuthen le 5 décembre. La Silésie est évacuée par les Impériaux.
Apraxine est relevé de son commandement en décembre.
1758 : Le comte William Fermor est nommé commandant en chef des armées russes. Il engage une campagne d’hiver en Prusse Orientale et s’empare de Königsberg avant de marcher sur l’oder dés le mois de mai.
En mai, Fréderic II assiège Ollmutz, en Moravie. Sous la pression des Britanniques, les Français évacuent le Hanovre. Premier débarquement britannique dans la baie de Cancale, près de Saint Malo (5 juin), l’expédition piétine et doit rembarquer. Nouveau débarquement britannique en France, cette fois-ci à Cherbourg, en septembre. Une fois encore, les Britanniques sont forcés à rembarquer, cette fois-ci à Saint-Cast. Au Canada, Montcalm bat les Britanniques à Fort Carillon (8 juillet) mais perdent la forteresse de Louisbourg, qui capitule le 26 juillet.
En aout, Fermor et ses 43,000 hommes mettent le siège devant Kustrin, sur l’Oder. Fréderic II lève le siège d’Ollmutz et marche avec 37,000 hommes sur Kustrin pour libérer la ville. Le 25 aout, Fermor et Fréderic II livre la bataille de Zorndorf, une boucherie qui laisse les deux armées exsangues. Fermor, qui a perdu 22,000 hommes et 103 canons, doit cependant évacuer la Prusse. Fréderic reste maitre du terrain mais a perdu la moitié de ses forces.
Avec le reste de ses troupes épuisées, Fréderic II affronte les Autrichiens à 1 contre 3 à Hochkrich, en Saxe, et s’y fait battre (14 octobre). Les Autrichiens mettent le siège devant Dresde, avant de le lever quand ils apprennent l’arrivée d’une armée de secours prussienne.
L’armée russe prend ses quartiers d’hiver en Prusse Orientale.
1759 : En mai, Piotr Saltykov succède à William Fermor. Une offensive sur l’Oder est planifiée, qui doit être réalisée conjointement avec les Autrichiens.
Les Britanniques s’emparent de l’île française de La Guadeloupe (1er mai)
En juin, l’armée russe de 55,000 hommes (dont de nombreux régiments Cosaques) marche sur l’Oder et évite habilement une force d’interception prussienne (juillet 1759). Le 23 juillet, les Russes battent les Prussiens à Paltzig dans une bataille défensive parfaitement gérée, s’emparent de Francfort et font jonction avec les 24,000 Autrichiens de von Laudon.
Les 51,000 français de Contadés sont battus par une armée coalisée (Grande-Bretagne, Prusse, Hanovre, Hesse-Cassel) à Minden, en Rhénanie-Westphalie (1er aout). C’est une grande victoire pour Ferdinand de Brunswick-Lunebourg.
Le 12 aout, à Kunersdorf, Frédéric II rencontre l’armée austro-russe installée dans une solide position défensive. Il y subit sa plus cruelle défaite, perd la quasi-totalité de son armée et pense à se suicider. Les armées Autrichiennes et Russes se séparent.
Les Autrichiens envahissent la Saxe et s’emparent de Dresde (septembre 1759). Défaites en série pour les flottes françaises (Lagos le 19 aout, Quiberon le 20 novembre). Le projet français d’invasion de l’Angleterre est abandonné. Au Canada, les français sont battus à la bataille de Plaines d’Abraham, chute de Quebec (13 septembre). Wolfe et Montcalm, les deux généraux Britanniques et Français sont tués au combat.
En septembre, Slatykov met le siège devant Glogau, en Pologne, mais faute d’artillerie de siège, il échoue à prendre la solide forteresse
A Maxen, en Saxe, une petite armée prussienne de 14,000 hommes, commandée par von Finck, est encerclée et détruite par les Impériaux (21 novembre).
Après un nouveau siège infructueux devant Colberg, en Poméranie, les Russes réintègrent leurs quartiers d’hiver en Prusse Orientale.
1760 :
Au Canada, victoire des français du chevalier de Levis à Sainte-Foy (29 avril), mais il échoue à libérer Quebec et doit replier sur Montréal.
Au début de l’été, les Autrichiens entrent en Silésie et battent une petite force prussienne à Landshut le 23 juin (le commandant prussien, Henri de la Motte-Fouquet, est fait prisonnier), avant de prendre Glatz en juillet. Fréderic marche sur la Silésie et bat les Impériaux de von Laudon à Legnica (15 aout), ce qui le force à évacuer la province.
De son côté, Saltykov, ayant rassemblé 60,000 hommes à Poznan, en Pologne, ne commence à marcher sur l’Oder qu’en juillet. Il tente un nouveau siège de Colberg, une nouvelle fois sans résultat. Souffrant, Saltykov est alors remplacé provisoirement par Fermor.
Les Britanniques prennent Montréal (8 septembre). Fin de la Nouvelle-France.
Le 9 octobre, un raid mené conjointement par les Russes et les troupes du Saint-Empire, sous le commandement du comte von Tottleben, touche Berlin. La ville est rançonnée avant d’être évacuée à l’approche du gros des forces prussiennes. Le commandement des armées russes est confié en le même mois au comte Alexander Buturlin, un proche de l’impératrice.
Le 3 novembre, Fréderic II bat les Autrichiens de von Daun à Torgau, en Saxe, mais cette victoire lui coûte très cher en hommes (près de 17,000 morts et blessés sur un effectif de 50,000 hommes) et il ne peut poursuivre l’armée ennemie dans sa retraite.
Le 15 novembre, les armées russes rentrent en Prusse Orientale pour prendre leurs quartiers d’hiver.
1761 : dés janvier, Tottleben reprend ses opérations en Poméranie et menace Colberg avant de se replier en février, sans qu’il ne puisse justifier cette décision. En juin, il est arrêté et inculpé de trahison pour son attitude trop conciliante lors du raid de Berlin et son manque de fougue dans la campagne de Poméranie. Le même mois, Buturlin atteint l’Oder et opère sa jonction avec les 70,000 Autrichiens de von Laudon. Sur la défensive, Fréderic II se retranche à Bunzelwitz fin aout mais, faute de ravitaillement, il doit se résoudre à des manœuvres de retraite. Le corps russe de Czernychev est détaché auprès des Autrichiens qui s’emparent aisément de Schweidnitz, en Basse-Silésie, alors qu’un autre corps, celui de Roumiantzev, met le siège devant Colberg (les Russes y baptisent leurs jägers). La forteresse tombe le 16 décembre.
Aux Caraïbes, les Britanniques investissent la Martinique française (12 janvier) et prennent la ville espagnole de La Havane (6 juin).
1762 : Pour Frédéric II, la situation est désespérée, il envisage de se rendre. Et un miracle se produit. Le 6 janvier, l’impératrice Elizabeth 1ère meurt à l’âge de 52 ans. Son neveu, Pierre, de la maison de Holstein-Gottorp, accède au trône sous le titre de Pierre III. Cet homme de 34 ans est complètement dérangé mais aussi un fervent germanophile et un admirateur de Fréderic. Il se hâte de proposer un armistice à son idole, que ce dernier ne manque pas d’accepter, avant de le transformer le 2 mai en un pacte de coopération. Dans la foulée, il restitue Colberg et la Prusse Orientale à la Prusse, prête des troupes à Fréderic II et lance des raids de Cosaques sur la Moravie Autrichienne. A la cour et à l’armée, c’est le mécontentement. Pierre III publie des oukases réformant l’armée (qui doit désormais porter l’uniforme prussien) et l’église orthodoxe. Au printemps, après avoir assigné son épouse Sophie d’Anhalt-Zerbst à résidence, il s’apprête à déclarer la guerre au Danemark pour l’ajouter aux fiefs des Holstein-Gottorp. C’en est trop.
Le 8 juillet, soutenu par les régiments de la Garde, Sophie prend le pouvoir et accède au trône sous le titre de Catherine II. Pierre III est contraint d’abdiquer (il ne sera d’ailleurs jamais couronné) avant d’être assassiné (le 17 juillet). Catherine II ratifie un traité de paix séparé avec la Prusse. La Russie sort de la guerre de Sept Ans.
Les Britanniques s’emparent de Manille et prennent le contrôle des Philippines, au détriment des Espagnols (25 septembre).