Bien que baptisée Erik le Rouge, ce diptyque édité chez Soleil consacre son premier tome à l’histoire de son père, Thorvald Asvaldsson. Ce n’est que dans le deuxième opus que le scénariste Jean-François Di Giorgio nous conte les aventures tumultueuses du fougueux Erik Thorvaldson. Deux albums ; deux personnages emblématiques, icones des peuples nordiques ; deux assassins mais aussi de véritables colonisateurs (le fils d’Erik, Leif Erikson, fera perdurer cette tradition familiale puisqu’il atteignit les cotes de Terre-Neuve dans la deuxième moitié du Xème siècle). Hélas, force est d’admettre que le scénario ne rend pas trop honneur à ces illustres navigateurs. La faute à une intrigue qui n’évite pas le piège du cliché et qui se révèle bien trop faible pour arriver à donner du souffle à une histoire trop connue. A cela, le scénariste ajoute l’introduction d’un personnage mystérieux qui, en l’état, n’apporte rien au récit et quelques erreurs (libertés?) historiques… Bref, l’histoire peine à accrocher malgré les efforts louables du dessinateur Laurent Sieurac.
En effet, bien que le style graphique imposé (quelque peu naïf) jure un peu avec la dureté du traitement (Laurent Sieurac n’évite ni les plans de sexe explicites ni les démonstrations gore), le spectacle proposé séduit par le souci du dessinateur à offrir au lecteur une fidèle reconstitution de la société viking à travers ses costumes et son habitat. La qualité du dessin(appliquée mais sans relief) est cependant trop ordinaire pour effacer totalement le manque de force du scénario. Pour ce qui est de la qualité générale, le premier opus – Le sang des vikings – , plus rythmé, plus travaillé dans sa mise en cadre, s’en tire mieux que le second – Vinland -, qui manque sérieusement de nerf et laisse apparaître au gré des pages quelques cases un peu trop vides.
Ma côte : 2,5/5
Erik le Rouge
Tome 1: La sang des Vikings (mai 2013)
Tome 2: Vinland(novembre 2014)
Scénario: Jean-François Di Giorgo
Dessin: Laurent Sieurac
Parus aux éditions Soleil
Couleurs: Lorenzo Pieri