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Quelle erreur a commis Henri Castillac, ancien pilote de chasse, pour se retrouver muté dans l’infanterie, au commandement d’un char ? Pourquoi son frère, Alphonse Castillac, est terrifié dés qu’apparait dans son champ de vision un Albatros arborant sur son fuselage un Edelweiss ? Deux interrogations, une bande dessinée.

Valentine est le premier tome de la série Le pilote à l’Edelweiss, triptyque de Yann et Hugault paru aux éditions Paquet (2012-2013). Son récit nous entraine sur le front occidental, durant l’année 1917, pour y suivre les destinées de deux frères. A travers une trame dramatique rempli de questionnements – qui rendent cet album d’introduction bien intrigant – Yann se penche à nous décrire le quotidien des pilotes de chasse de la célèbre escadrille des Cigognes. Missions de bombardements, missions solitaires libres, infiltrations d’espions, reconnaissances, attaques de ballons… Sacré cahier des charges ! En 48 pages, Yann nous dresse un panorama très complet des différentes taches qui pouvaient être confiées aux forces aériennes de la période.

Il est superbement aidé dans son entreprise par le dessinateur Romain Hugault, dont la réputation dans le domaine de l’aviation (et dans l’art de la pin-up !) n’est plus à refaire. On lui doit, entre autres, la qualité du Grand Duc (voir ma chronique ici) et plus récemment Angel Wings (les deux séries sont d’ailleurs réalisées en collaboration avec Yann). Ici encore, il fait des merveilles dans le domaine des reconstitutions aériennes, avec un trait d’une grande précision, des choix d’angles de vue qui donnent à ces dogfights des airs de vrais ballets aériens. Admirable, également, son travail documentaire, qui apporte à son ouvrage un véritable intérêt pédagogique, que cela soit dans le domaine militaire – uniformologie, matériel – ou civil, avec un bel aperçu du Paris de ce début de siècle. Cependant, mon enthousiasme n’est pas général. Dans cet album, je trouve que Romain Hugault perd un peu de sa maîtrise quand il se consacre aux personnages (des personnages qui, de plus, manquent un peu de force; la faute à un récit plus axé sur le combat que sur l’intrigue). Certes, même dans ce domaine, certaines cases restent très réussies – le dessinateur nous rappelle qu’il apprécie le style pin-up à l’occasion de la très « sexy » planche numéro 42 – mais je trouve le traitement inégal, notamment dans la représentation des visages, qui sont parfois un peu disgracieux. Au final, rien de dramatique, mais cela empêche l’œuvre d’atteindre l’excellence.

Bref, encore une belle réalisation de Yann et Hugault que je vous invite chaleureusement à découvrir si vous êtes amateur de récits d’aviation. Si cela n’a pas déjà été fait !

Ma note : 4/5

Le pilote à l’edelweiss, tome 1 : Valentine
Scénario de Yann
Dessin et couleur de Romain Hugault
Paru aux éditions Paquet (janvier 2012)

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