UNE GUERRE VAINE ET COÛTEUSE POUR LE ROI DE FRANCE
L’origine du conflit repose en partie sur une grave décision de Louis XIV ; celle de révoquer en 1685 l’édit de Nantes, qui, depuis 1598, assurait liberté de culte et protection aux Huguenots résidant en France. Cette décision, qui remet en question la sécurité des protestants dans le royaume, entraîne une forte émigration. Cela n’est pas sans créer un certain émoi dans les pays voisins à majorité luthérienne ou calviniste, comme les Provinces-Unies et les états Allemands. Cet acte, qui contribue à déstabiliser l’ouest de l’Europe, entraîne de plus la colère de l’empereur Léopold 1er, alors très occupé à défendre sa frontière orientale contre les Ottomans. A cela, il faut ajouter une politique française très agressive, visant à consolider les nombreux acquis de la guerre de Hollande, qui ne fait qu’alimenter les tensions et les comportements belliqueux des pays voisins de la France, qui est alors la plus puissance nation du monde. C’est de cette volonté collective de se protéger des ambitions hégémoniques de Louis XIV que naît en 1686 la Ligue d’Augsbourg. A vocation purement défensive (du moins à l’origine), cette alliance regroupe l’Autriche, la Suède, les Provinces-Unies, des duchés et des électorats allemands, ainsi que l’Espagne. Un peu plus tard, ces pays sont rejoints, dans ce qui finit par être nommée la Grande Alliance, par la Bavière et la Savoie.
Le 3 septembre 1686, après 150 ans d’occupation ottomane, la cité de Buda est reprise par l’armée de la Sainte-Ligue, dirigée par Charles de Lorraine. Les Habsbourg s’emparent de la Hongrie, la menace turque est provisoirement écartée. Léopold 1er peut désormais tourner son regard vers l’ouest…. Et la France. Bien conscient de cela, Louis XIV prend l’initiative. En septembre 1688, l’armée du Roi Très-Chrétien traverse le Rhin, envahit le Palatinat et met le siège devant Phillipsbourg, en Bade-Wurtemberg. Le but de Louis XIV est d’utiliser le Palatinat comme un glacis défensif mais aussi d’intimider ses adversaires. Mais le plan ne fonctionne pas. Las de subir les prétentions du roi Soleil et très choqués par les exactions de la soldatesque française (qui met carrément à sac le comté Palatin du Rhin), les membres de la Ligue lèvent leurs troupes. Dans le même temps, de l’autre côté de la Manche, la Glorieuse Révolution amène au pouvoir le roi protestant Guillaume III d’Orange-Nassau, qui déteste sincèrement la France. Le monarque déchu, le catholique Jacques Stuart, allié de Louis XIV, se réfugie en France avec son armée de 20,000 hommes (dont les fameux Wild Geese irlandais). Supportrice du mouvement de soutien à Jacques Stuart (le parti Jacobite), très présent en Ecosse, la France se retrouve donc engagée dans une guerre (encore officieuse) avec la Grande-Bretagne.

Réfugiés dans les états amis, les Huguenots expatriés se mobilisent, et rejoignent les armées de la Ligue, individuellement ou par petits groupes. Souvent fortunés, bien rodés à la guerre, leurs contributions à la guerre ne peuvent être négligées et ils se constituent souvent en compagnies d’élites, comme l’escadron de mousquetaires de la Maison de l’électeur du Brandebourg aux magnifiques uniformes rouges. S’en suit un phénomène de jeu d’alliances qui entraîne toute l’Europe dans la guerre. Après l’entrée de l’Espagne dans le conflit, Louis XIV se retrouve isolé face à une coalition qui rassemble la Prusse-Brandebourg, le Brunswick-Hanovre, la Grande-Bretagne, les Provinces Unies, l’Espagne, le Saint-Empire germanique (y compris les états du Nord), la Suède, la Prusse-Brandebourg, la Saxe, la Bavière et la Savoie. Bref, presque toute l’Europe veut la peau du Roi Soleil. Malgré tout, c’est les armées françaises qui jouent la carte de l’offensive, avec les invasions de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Italie du Nord et de l’Espagne. On se bat également aux Amériques et aux Indes.
La guerre va durer neuf années avant, qu’exténuées (la France en ressort très affaiblie financièrement), les belligérants se résignent à signer le traité de Ryswick en 1697 qui met un terme au conflit. A part une première défaite à Walcourt, dans les Pays-Bas, le 25 aout 1689, les Français remportent toutes les grandes batailles ; Fleurus (1690), Steinkerque (1692) et Neerwinden (1693) dans les Flandres ; La Marsaille (1693) en Italie du Nord ; la rivière Ter (1694) en Catalogne. Par contre, ils subissent le véritable désastre naval de La Hougue (1692) où la flotte française perd 15 vaisseaux de ligne, dont le vaisseau amiral Soleil-Royal, ce qui met fin aux projets d’invasion de l’Angleterre et aux ambitions de Jacques Stuart. Suite au traité de Ryswick, Louis XIV conserve l’Alsace (dont Strasbourg), mais doit céder la Lorraine à son duc (même s’il conserve un droit de passage), Nice, Pignerol et Casale – c’est-à-dire les clés de l’Italie – au duc de Savoie et évacuer toutes les conquêtes allemandes. Enfin, il doit accepter reconnaître Guillaume III comme roi légitime de Grande-Bretagne et faire des concessions commerciales aux Provinces-Unies.
LA GUERRE DE NEUF ANS, MÉLANGE D’ARCHAÏSME ET D’INNOVATIONS
Quand une discussion amicale entre amateurs d’Histoire militaire et/ou de wargame s’hasarde du côté de la « guerre en dentelles », il est rare que l’un d’entre eux lance un débat portant sur la guerre de neuf ans. En fait, ce conflit, quand il n’est pas complètement oublié, est souvent jumelé, avec un petit côté péjoratif, avec une guerre plus estimée. Ainsi, parfois, comme le dit si ben Ed Mueller à travers son étude sur la période, on effleure le sujet à travers des thèmes intitulés Ligue d’Augsbourg / Guerre de Succession d’Espagne ou Guerre de trente ans / guerre d’Augsbourg, au sein desquels elle fait office de parent pauvre. En fait, si l’on se penche plus avant sur cette énième guerre menée par Louis XIV, on peut trouver qu’elle présente plus analogies avec deux conflits légèrement plus anciens, la guerre de Dévolution (1667-1668) et la guerre de Hollande (1672-1678) qu’avec les deux grandes guerres européennes précédemment citées. En effet, la guerre de neuf ans (ou guerre d’Augsbourg, ou guerre de la ligue d’Augsbourg, ou guerre de la Grande Alliance) se déroule durant cette période de lente mutation dans le domaine militaire qui coule des années 1660 à 1790, donc en amont de la grande période de changement (révolutionnaire même) qui marque le début du 18ème siècle.
Ancrée sous tous ses aspects dans le 17ème siècle, la guerre de neuf ans est la dernière que l’on peut réellement classée dans le registre « Pike & Shoot », tout en se situant dans une zone charnière entre deux époques, deux philosophies dans l’Art de la Guerre. Ce conflit mêle innovation et archaïsme, à des degrés divers en fonction des sensibilités des leaders et des moyens mis à leur disposition. Sur le terrain, l’observateur pouvait admirer les manœuvres d’armées composées d’unités extrêmement variées, générateurs d’incertitudes quand au déroulement des batailles. Une grande diversité qui contribue à rendre cette période passionnante. Les armées sont de qualité, relativement petites, et presque entièrement professionnelles. Le système des subsides permet aux petites nations de maintenir leurs force à une taille respectable et certaines se spécialisent comme ‘’soutien militaire’’ à des Nations clientes (la plus consommatrice de ces services étant les Provinces-Unies). Par conséquence, beaucoup d’unités de ces puissances ‘’mineures’’ deviennent plus performantes que celles des grandes Nations (et ce qui fait qu’ils prendront une place de plus en plus importante dans les armées). A coté de ses troupes à subsides, les armées sont composées de contingents nationaux venus des multiples partenaires de la coalition, qui sont de qualité et d’importance très variables.
Les unités sont ‘’modernes’’ mais en phase d’évolution, à des niveaux divers en fonction des nations. Ainsi, les cuirassiers Impériaux et Bavarois ont toujours leurs heaumes et leurs cuirasses complètes (plastron et dos). Les autres cavaleries ont des niveaux variables de protection. Si on doit donner une tranche d’estimation entre les ‘’sans cuirasses’’ et les ‘’avec cuirasses’’, on dira que la période est une époque plutôt ‘’sans cuirasse ‘’, mais avec des exceptions et des variantes intéressantes, comme la cavalerie de Hochstadt du Wurtemberg, avec leurs cuirasses en cuir portées par-dessus leurs vestes, et la cavalerie lourde prussienne, déjà appelés Cuirassiers, qui portent des cuirasses en cuir sous leurs vêtements.

Les baïonnettes, les piques, les platines à mèches et les platines à silex sont toutes utilisées durant la période à divers degrés. Quelques armées, comme les Danois, ont abandonné la pique et adopté complètement les mousquets à systèmes à mèche ou à silex, alors que de nombreux autres ont gardé les formations standards de piquiers-tireurs avec quelques unités de ‘’fusiliers’’ servant séparément, déployés en formation ou en enfants-perdus.
Les expérimentations et les révolutions dans la théorie militaire qui naissent dans les années 1670 ne sont vraiment mises en pratique qu’à partir de 1690, graduellement, avec des phases de transitions. Par exemple, les compagnies de grenadiers deviennent une unité standard, mais les hommes portent toujours leurs grenades et sont souvent missionnés pour les opérations de sièges ou l’attaques d’ouvrages défensifs. Les Dragons sont de plus en plus utilisés comme de la cavalerie normale, mais ils conservent leur rôle de troupes de tireurs pouvant démonter, réunies pour les sièges et les assauts, ou pour tenir une position défensive en dehors des lignes.
Les canons sont toujours référencés de la même manière que durant la Guerre de Trente Ans ; saker anglais, faucon, couleuvrine, demi-canon, etc. Mais la standardisation commence à être introduite, avec le système commun de poids de boulet qui est adopté durant cette période (4 livres, etc.). On peut trouver un corps d’artillerie professionnel dans l’infanterie de chaque armée. Les artilleurs civils sont un souvenir du passé, mais le transport des pièces et la mise en place sont toujours opérés par des servants civils. Les pièces d’artillerie, elles aussi, sont de nature idiosyncrasique, et beaucoup d’entres elles sont en service depuis plus de 10 ans (et souvent depuis beaucoup plus longtemps que ça). En conséquence, considérer la similarité entre deux pièces, de 4 livres par exemple, n’est pas vraiment fiable – une peut être de style ‘’légère’’ et l’autre plutôt de ’’campagne’’, si on se réfère à leur effets sur le terrain. On peut également noter que les canons de l’époque peuvent être utilisés comme pièces de fortification, ce qui oblige la montée d’un tube très long. Cette particularité, en plus de l’alourdir, donne à l’artillerie de l’époque un petit air ‘’renaissance tardive’’. Au final, le terme léger ne veut pas forcément dire ‘’mobile’’.
Les uniformes nationaux vont être adoptés ou le sont déjà, la plupart de manière très reconnaissable : les Français et les Autrichiens sont en gris qui deviendra le blanc dans le courant du 18ième siècle ; la Prusse-Brandebourg adopte le bleu nuit, la Bavière le bleu barbeau, et les Anglais leur célèbre rouge (depuis peu). Cependant, quelques armées, comme les Saxons, n’auront des couleurs qu’après 1700. Du coté des couvre-chefs, le chapeau est toujours utilisé (un autre aspect du joli 17ième siècle) mais ils commencent à laisser la place au tricorne.

ROIS-SOLDATS, SIÈGES ET BAÏONNETTES
La campagne en Italie est très dynamique (le Général de Catinat contre le Duc de Savoie) ainsi qu’en Espagne, avec de petites armées engagées dans la totalité des opérations, y compris les batailles. Les grandes armées s’affrontent dans quatre batailles majeures, mais cela se déroule dans les Flandres (Walcourt, Fleurus, Steenkerque, et Neerwinden). Dans ces batailles, de nombreuses considérations ‘’et si’’ peuvent être explorées, avec de multiples oppositions de ces armées de campagne manœuvrant à proximité. Il y a même des occasions, parfois, ou les armées auraient pu se croiser sans s’engager. En plus de ces quatre batailles, il y a de très nombreux sièges, qui engagent en général une armée assiégée et une armée de couverture (armée d’observation).
Les rois-soldats (et les princes) sont toujours très représentatifs de l’époque ; le duc de Bavière, l’électeur de Brandebourg, le duc de Savoie et le duc de Wurtemberg commandent les armées sur le terrain. Louis XIV est présent au début du conflit, et Guillaume III mène personnellement son armée durant la campagne des Flandres. Les grands chefs du 17ième, comme Charles de Lorraine, sont présents durant les premiers temps de la guerre. Cette période garde le souvenir vivace des grands capitaines de la fin de la guerre de Trente Ans et de la moitié du 17ième siècle, comme Turenne ou le Grand Condé. Rappelons, par exemple, que Villars fut témoins de la charge de cavalerie menée par le ‘’sans bottes’’ (à cause d’une crise de goutte) Grand Condé à la bataille de Seneffe en 1674. Des personnages familiers commencent leurs armes dans la Grande Alliance, comme le général Churchill (Marlborough) et le prince Eugène de Savoie. Vauban lui-même mène les sièges pour le compte du roi Soleil, et il se retrouve face à des autres grands ingénieurs militaires, comme Coehoorn au siège de Namur.

Cette époque voit la naissance de l’armée anglaise. Ses plus vieux régiments ont fait leurs armes dans la Glorieuse Révolution et ils font honneur à leur pays lors de leur première grande bataille, à Steenkerque. On peut noter la présence des Scot’s Gray, qui ont obtenu leurs montures si spécifiques d’un régiment de cavalerie Hollandais, qui leur donna après une campagne en Angleterre. Avec l’accession au trône de Guillaume d’Orange en lieu et place de Jacques II, (sous le nom de Guillaume III) la guerre de la Ligue d’Augsbourg entraîne les Anglais dans un engagement politique et militaire majeur sur le continent, qui durera en fait 125 ans (jusqu’à la fin des guerres Napoléoniennes). Durant les campagnes de Guillaume III en Angleterre et en Irlande, son armée a bien terne réputation (de nombreuses références citent que, sans le soutien des troupes Hollandaises de Guillaume III et des contingents étrangers, il est impossible de les mener à l’assaut), mais les qualités naturelles de combat de l’armée Anglaise (l’infanterie en particulier) commencent à voir le jour durant la guerre de la Ligue Augsbourg, et cela dés la bataille de Steenkerque.
De la même manière que l’armée Anglaise, celle de Frédéric le Grand puise ses racines dans la guerre de Ligue d’Augsbourg. Le récemment décédés (en 1688) Grand Electeur Frédéric Guillaume de Brandebourg a durant tout son règne fait un effort (couronné de succès) pour réformer son armée et en faire une force respectable. Même si son successeur, Frédéric, n’a pas un esprit militaire aussi inspiré que son prédécesseur, il sait que ses forces du Brandebourg sont considérables et elles apporteront un soutien non négligeable à la Grande Alliance. Soutien qui permettra à sa nation d’être reconnue, en 1701, comme un royaume, et l’électeur Frédéric devient alors Frédéric 1er, roi de Prusse. En 1713, un autre grand esprit militaire, Frédéric Guillaume I, transformera cette armée en une redoutable machine de guerre, avant que son fils, Frédéric II, ne fasse l’Histoire avec.
Les campagnes des forces du ‘’Roi Bleu’’ sont rudement menées durant cette guerre, et elles sont engagées également dans les Flandres, et non pas uniquement dans le Sud. La charge des cuirassiers de Bavière, durant la bataille de Landen, se heurtera l’avance des Français (sans trop de réussite).

La guerre de la Ligue d’Augsbourg sera l’achèvement de la période de domination des forces Françaises sur le continent, une domination commencée 50 ans auparavant par Condé à Rocroi et confirmée grâce aux réformes et procédures d’organisations dans les années 1670, menées par des hommes comme Martinent (du régiment du Roy) et qui amènent la création de l’armée moderne. En général, les armées françaises de la guerre de la Ligue d’Augsbourg affichent des aptitudes plus proches de celles menées par le Grand Condé et par Turenne durant la Guerre de Dévolution (1667-68) et la Guerre de Hollande (1672-78) que celle qui s’est faite écrasée par Marlborough à Blenheim en 1704. De plus, les chefs d’armée français à cette époque sont les meilleurs, toujours compétents et mêmes parfois excellents (le grand maréchal de Luxembourg, surnommé le tapissier de Notre-Dame en raison du nombre de drapeaux ennemis qu’il rapporte à Paris, a remporté toutes ses batailles). Si l’on se fie à de nombreuses sources, c’est ces succès qui mèneront plus tard l’armée Française à sa perte. En effet, l’armée française, victorieuse, ne ressent pas le besoin de se reformer, contrairement à ses adversaires. Cela entraînera un déséquilibre fondamental qui les désavantagera lors de la guerre majeure suivante ; la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714).
COMPARAISONS AVEC LA GUERRE DE SUCCESSION D’ESPAGNE (d’après une étude d’Ed Mueller)
Pour bien faire ressortir les différences spécifiques entre les deux périodes, et amener un peu de clarté sur les armées de la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Voilà quelques comparaisons avec une période qui nous est plus familière (la guerre de Succession d’ Espagne) :
– A part quelques exceptions notables, les unités d’infanterie de la guerre de la Ligue d’Augsbourg, possèdent un nombre significatif de piquiers (avec moins de responsabilités qu’avant, ils sont principalement utilisés comme protection contre la cavalerie). Il n’y a plus de composante de piquiers significative durant la guerre de Succession d’Espagne (ndt ; sauf exceptions).
– Les baïonnettes sont introduites durant la Guerre de la Ligue d’Augsbourg, de types très variés. Les baïonnettes deviennent presque universelles durant la guerre de Succession d’Espagne, et de type ‘’à douilles’’. (Ce qui change énormément l’impact du rôle des mousquetaires).
– Même s’il est en cours de remplacement, le système de platine à mèches est encore présent en grande quantité durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, en on assiste, durant les premiers temps, à des combinaisons piquiers-platine à mèche. Durant la guerre de Succession d’Espagne, l’utilisation de la platine à silex est généralisée.
– La conduite au feu est en pleine évolution durant la Guerre de la Ligue d’Augsbourg, et il n’y a aucune distinction, à proprement parler, entre les Puissances opposées. Les deux camps appliquent le feu par rangs, files ou divisions, avec les mousquetaires placés sur cinq rangs. Durant la guerre suivante, les conduites au feu seront plus variées en fonction des Puissances.
– Encore plus notable (et peut-être la caractéristiques la plus représentative de la période), la cavalerie de choic avec armes à feu française est décisive, et égale (voire souvent supérieure) à celle de l’ennemi. Par exemple, la principale raison qui décide Guillaume III à entraîner son armée dans une difficile marche en terrain accidenté à Steenkerque est la volonté d’éviter la cavalerie française. La pensée française, issue de Turenne, est que la coûteuse infanterie est mieux utilisée à la construction des conditions pour le déclenchement d’une charge de cavalerie décisive, qui est d’un modèle très différent des système de trot et de retraite des cavalerie à armes à feu désignées par de nombreuses règles de jeu pour la période Succession d’Espagne.