Six mois à peine sont se sont écoulés depuis les dernières aventures de Lefranc, qui nous avaient entraîné en Antarctique pour y vivre une aventure de science-fiction bien pulp et, ma foi, fort divertissante. Cette fois-ci, Régric et Seiter, qui remplacent au crayon et à la plume François Corteggiani et Christophe Alvès nous invite à visiter un lieu nettement moins inhospitalier que le désert de glace de l’Antarctique, à savoir l’île de Pâques et ses incroyables moai.
Dans ce 27ème album, Lefranc, toujours en quête d’un bon papier, suit les traces de Thor Heyerdahl et accompagne l’une des premières missions archéologiques à se rendre dans l’île. Un voyage qui, ma foi, hormis les risques liés à une longue traversée, s’annonçait comme des plus paisibles. Mais cela serait oublier qu’il s’agit d’une aventure de Lefranc et que ce dernier a le chic pour s’attirer des ennuis… et croiser sans cesse la route de son ennemi intime : Borg. Les ennuis, chez Lefranc, c’est carrément une tradition, et il était impossible que cela ne soit pas de nouveau le cas. Roger Seiter se devait donc de suivre la coutume… quitte à pousser un peu loin de bouchon du concours de circonstances.
Je vais éviter de trop « spoiler » l’intrigue mais sachez que sur cet îlot paumé du Pacifique vont se croiser une belle brochette de visiteurs plus ou moins bienvenus. Au fil des pages, Rapa Nui voit sa population augmenter considérablement, mais pas toujours par l’apport de personnes respectables. Embarqué dans une affaire de meurtre et de vol d’idole, notre héros va devoir calmer la fureur des Pascuans (un peuple vraiment pas commode, du moins dans les années 50, si l’on en croit le scénariste) en menant sa propre enquête. Tous ces gens qui débarquent en même temps, c’est tellement grossièrement ficelé que l’on n’y croit pas cinq minutes. Heureusement, c’est suffisamment mouvementé (on se croirait par moment dans un vieux James Bond avec Sean Connery) pour que l’on s’intéresse au déroulement du récit.
Au dessin, Régric, habitué à travailler sur la série, nous offre un travail des plus satisfaisants, mais moins vintage, finalement, que celui de Christophe Alvès qui m’avait vraiment accroché dans Mission Antarctique. Mais bon, il serait injuste de dire qu’il n’assure pas le travail. C’est juste qu’il n’arrive pas à relever le niveau du scénario.
Ma note : 2/5
LEFRANC – tome 27 – L’HOMME-OISEAU
Scénario : Roger Seiter
Dessin : Régric
Couleurs : Bruno Wessel
Paru aux éditions Casterman (Avril 2016)
48 pages