Pour rassurer Jules César, qui doute de la bonne tenue de son réseau routier, Lactus Bifidus,  le sénateur en charge de l’entretien des routes organise une grande course de chars. Le parcours doit traverser le cœur de l’empire romain, à savoir la péninsule italienne, de Milan à Naples. Bien entendu, le concurrent romain ne doit… Que dis-je? Ne PEUT PAS perdre. Quitte à forcer un peu la Fortune.

Quid de nos Gaulois? Via l’intermédiaire d’une voyante prédisant à Obélix un futur glorieux et un ellipse des plus vulgaires, il se retrouve embarqué dans l’aventure et, biens sûr, il y entraîne Astérix et Idéfix. Pour parvenir en bonne place à l’arrivée, le trio va devoir lutter contre la concurrence européenne (petit clin d’œil à l’actualité)  mais également déjouer les pièges tendus par des romains adeptes de la triche.

Ce nouvel album de Conrad et Ferri (le troisième du duo après Astérix chez les Pictes et Le papyrus de César) est une sorte de projection antique d’un épisode des Fous du Volant ou du film La Grande course autour du Monde… Le scénario, qui amène simplement le lecteur d un point A à un point B, ne brille donc pas par la présence un enjeu original et surprenant et il n’est finalement que le prétexte a une succession de péripéties humoristiques. A cette impression de facilité s’ajoutent des adversaires un peu falots (le champion Coronavirus, sosie de Prost.. Bof) et un César sans relief. Voilà pour les critiques.

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Malgré cela, la lecture de cet album reste agréable. Oui, oui, je vous l’assure. On doit ce fait à l’exploitation de personnages secondaires réussis (les Lusitaniens, les Cimbres, les princesses koushites) , une cascade de jeux de mots bien trouvés (peut-être en trop grand nombre, mais il fallait bien compenser la faiblesse du scénario),  un Obélix en grande forme et les très chouettes dessins de Didier Conrad, qui restituent de belle manière le style « GoscinnyUderzo ». Ce dernier aspect visuel, celui du graphisme et de la mise en scène, avec son côté « madeleine de Proust« , contribue grandement à faire de cet album un sympathique moment de lecture.

Au final, même si Astérix et la Transitalique n’est pas dénué de défaut, il est à mes yeux le meilleur album depuis la retraite d’Uderzo, et l’un des tous meilleurs depuis Le grand fossé.

3 etoiles

ASTERIX ET LA TRANSITALIQUE

Scénario: Jean-Yves Ferri

Dessin: Didier Conrad

Couleurs: Thierry Mébarki

Paru au éditions Albert René (octobre 2017)

46 pages – 9.95€